Chartreuse du Liget
Antoine JANOT
Paris (75)
Quelques mots sur l'artiste
La pratique artistique d’Antoine Janot rejoint un engagement politique et social. Engagé dans une association qui lutte contre la précarité, cette implication se ressent aujourd’hui dans son travail. Il se traduit par des recueils de poésie entrepris comme de petites études sur la condition humaine ou des séries photographiques sur des personnes à la rue.
Cette approche au plus près du réel a aujourd'hui un impact sur sa pratique de la peinture, qui aborde désormais des enjeux politiques comme les révolutions féministes en Iran, la guerre à Gaza, la politique migratoire européenne, les féminicides, le Covid, autant de sujets qui font société et dont il souhaite témoigner, sensibiliser, questionner. Avant tout, Antoine Janot crée ce dont il a besoin, ce qui le touche ou le révolte. Il crée contre la réalité, pour la décrier ou pour s’en évader.
Le projet
Le projet l’Arc du Liget rend hommage aux arches du cloître de la Chartreuse du Liget. Fondé vers la fin du XIIe siècle, l’ancien monastère de chartreux abritait une quinzaine de moines, chacun habitant dans une cellule accolée au cloître. Ces arches marquaient la séparation entre la vie d’ermite et la vie communautaire, mais aussi entre les vivants et les morts puisqu’au centre du cloître se trouvaient le cimetière des Pères et des Frères.
L’installation que je souhaite réaliser est composée de quatre arches qui prennent modèle sur le style architectural, les dimensions et les courbes des arches bientôt millénaires du monastère, formant ainsi un petit cloître au centre du Grand Cloître. La voûte en croisée d’ogives est également reproduite à
l’identique. Entièrement recouverte de mosaïque de miroir, l’Arc du Liget reflète dès lors les pierres centenaires ainsi que le ciel qui les surplombe. L’édifice se confond avec la nature qui l’entoure dans une illusion de transparence qui brouille les frontières entre corps et esprit. Des arches de lumière fragmentée qui incarnent ce lieu de spiritualité et d’Histoire, comme si le temps s’était cristallisé et que les visiteurs pouvaient le traverser, comme une porte entre le passé et le présent, entre les vivants et les morts.
Ci-contre : Photomontage d’une version simplifiée de l’Arc du Liget, sans les détails architecturaux présents dans la version finale
Détails techniques
Construction
L’arc du Liget mesure quatre mètres de hauteur et trois mètres de largeur. Constitué d’une ossature métallique, les piliers sont renforcés avec du béton armé, apportant stabilité et solidité. Le
poids de la structure ainsi que les quatre piliers assurant son équilibre, aucune fixation au sol n’est nécessaire. En revanche, des socles sont susceptibles d’être ajoutés sous chaque pilier pour ne pas qu’ils s’enfoncent dans la terre. Les joints sont réalisés en ocre foncé pour faire écho à la chaux noircie des vieilles pierres. Les miroirs sont collectés auprès des déchèteries
alentours ainsi qu’auprès des miroitiers locaux, en donnant la priorité à des miroirs de seconde main dans une démarche éco-responsable.
Dimensions : 4m de hauteur, 3m de large
Matériaux : béton, miroir, mortier de jointoiement, fer à béton
Matériel pour la construction : boisseaux béton, vis, perceuse, sceaux, bétonnière, sable, ciment, truelles, échafaudages, escabeaux, diamant pour la coupe des miroirs, gants, chaînage carré, armature poteau, éponges, étais métalliques de coffrage
Entretien : 1 fois par an pour nettoyer les miroirs
Longévité : 15 ans minimum avant que les miroirs se dégradent naturellement
Danger pour le public : Aucun car les joints empêchent
tout risque de coupure
Danger pour les animaux : aucun risque de collision pour les oiseaux car les morceaux de miroir en mosaïque sont trop petits pour que les oiseaux s'y méprennent
Réalisations passées